Les événements climatiques ont-ils un impact sur les assurances ?
Assurances et événements climatiques : Quels liens ?
Dit comme ça de but en blanc, le rapport entre assurances professionnelles et changement climatique n’est pas forcément évident. Cela dit, en pensant à l’un des types de garanties les plus emblématiques du monde des assurances, on fait le lien assez vite : les sinistres causés par des catastrophes naturelles. Alors bien sûr cela n’arrive pas tous les jours à tous les entrepreneurs, mais justement, que se passerait-il par exemple pour les contrats de multirisque professionnelle si les catastrophes naturelles devenaient plus fréquentes et/ou plus violentes. On pense bien sûr au dérèglement climatique, qui a déjà dépassé le stade de la pure prévision puisqu’on en ressent déjà certains effets. Voyons ensemble tout cela de plus près.
Matrisk Assurance
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Courtier en assurance pour les professionnels
Publié le
23/10/2024
Mis à jour le
23/10/2024
-
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Événement climatique et assurance : Un lien ?
L'évolution des événements climatiques
Le dérèglement climatique n’affecte pas seulement les températures, la pluviométrie ou la longueur des saisons, il entraîne aussi une augmentation en intensité des aléas climatiques, en particulier des catastrophes naturelles. Cyclones, inondations et glissements de terrains, sécheresses et donc incendies, ces évènements, en plus d’être traumatisants, causent des dommages matériels directs et indirects. Lorsque ces catastrophes sont plus fortes, la pression sur les assurances s’accroît elle aussi.
Ce constat a été renforcé par l'exercice pilote climatique de 2020 mené par l’ACPR, révélant des vulnérabilités modérées mais croissantes pour les assureurs et une gestion des risques de plus en plus complexe. En outre, l’une des autres conclusions majeures de cet exercice est que les événements climatiques vont continuer à croître en fréquence et en intensité au moins pour les quelques prochaines décennies. Par conséquent, les compagnies d’assurance sont appelées à revoir leurs modèles de gestion des risques.
Les conséquences globales directes et indirectes
Qu’est-ce qu’un sinistre climatique ?
Inondations
Les inondations provoquent des dégâts des eaux considérables dans les zones urbaines et rurales, ne faisant aucune distinction entre les habitations, les infrastructures de transport et de vie (routes, commerces, etc.) ou les terrains agricoles. Parmi les demandes d'indemnisation les plus fréquentes auprès des assureurs, on retrouvera pour les inondations :
Par rapport au changement climatique, c’est plus l’intensité que la fréquence des pluies à l’origine des inondations qui est en augmentation.
Sécheresses
Les sécheresses prolongées et les problématiques de réhydratation des sols qui en découlent aggravent les risques pour les exploitants agricoles mais aussi pour leurs assureurs, qui doivent souvent réviser les montants des franchises légales et augmenter les primes d'assurance pour compenser les pertes subies. Le changement climatique entraîne à la fois des sécheresses plus fréquentes, plus longues et plus intenses. C’est le type d'événement qui est le plus affecté par le changement climatique.
Dégâts des tempêtes
Les tempêtes avec des rafales de vent atteignant des vitesses extrêmes causent également des dégâts matériels importants. La chute d’arbres, l’action directe du vent sur les toitures, les abris de jardin, les clôtures végétales et les installations extérieures sont des risques auxquels les assureurs doivent faire face fréquemment. Ces dommages font généralement l'objet d'une prise en charge par des garanties tempête, une clause spécifique intégrée dans les contrats d’assurance multirisque / assurance bureau professionnel.
Changement climatique et conséquences sur la société
Impact socio-économique
Le changement climatique provoque aussi des dommages immatériels. En effet, le changement climatique a un impact socio-économique et environnemental profond. Ce qui a forcément des conséquences sur le fonctionnement du secteur des assurances. Les catastrophes naturelles affectent directement l'économie car elles engendrent des pertes massives pour :
les particuliers ;
les entreprises ;
les structures et infrastructures publiques.
De plus, les banques et les compagnies d’assurance commencent à intégrer les nouveaux risques climatiques dans leurs évaluations des risques financiers. Elles doivent ajuster leurs stratégies pour mieux prendre en compte les impacts du changement climatique à long terme. Toutefois, l’évaluation des risques physiques, comme les dommages liés aux catastrophes naturelles, reste encore largement sous-développée dans de nombreuses institutions financières. En effet, la prise en compte des risques physiques liés aux événements climatiques dans les bilans financiers des entreprises et des banques demeure insuffisante.
Outre-Mer
Les assureurs doivent également faire face à des risques croissants dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) et les COM (Collectivités d’Outre-Mer), où les tempêtes cycloniques deviennent de plus en plus préoccupantes. Ces phénomènes entraînent une augmentation de la sinistralité et donc de l’assurabilité de certaines zones à haut risque des mers chaudes.
Le secteur des assurances face au changement climatique
Une vulnérabilité des assureurs ?
Toujours selon les résultats de l’exercice pilote conduit par l’ACPR en 2020, les banques et les compagnies d’assurance françaises seraient vulnérables aux risques climatiques, même si cette vulnérabilité est jugée globalement modérée.
Cependant, ce caractère modéré des risques doit être relativisé, compte tenu des incertitudes liées à la vitesse et à l’impact du changement climatique : on manque de données prévisionnelles et d’une méthodologie plus rigoureuse.
Avant d’aller plus loin, il faut bien comprendre la distinction entre deux notions essentielles, à savoir les risques physiques et les risques de transition.
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Risques physiques et risques de transition : définitions et exemples
Risques physiques
Les risques physiques sont directement liés aux catastrophes naturelles et aux événements climatiques extrêmes, ils sont particulièrement préoccupants pour les assureurs. L’évaluation des scénarios climatiques montre que les pertes liées aux catastrophes naturelles augmenteront fortement au cours des prochaines décennies.
L’exercice pilote a notamment mis en évidence que le coût des sinistres pourrait être multiplié par cinq ou six dans certaines régions françaises d'ici 2050. Cette évolution pousse les compagnies d’assurance à ajuster leurs modèles de risque et à augmenter les primes d'assurance pour faire face à ces pertes.
Risques de transition
Les risques de transition concernent les changements politiques, économiques et technologiques requis pour la transition énergétique vers une économie décarbonée.
Les secteurs industriels les plus polluants, tels que l'extraction de pétrole, l'agriculture intensive ou encore la cokéfaction (le charbon), sont à titre d'exemple particulièrement concernés par ce type de risques.
Par ailleurs, même si l’exercice pilote tend à indiquer que les risques de transition demeurent modérés, tout du moins en France, il n’en reste pas moins qu’ils existent et qu’ils pourraient bien peser sur les institutions financières telles que les banques mais aussi les assurances.
Ainsi, la progression du coût du risque dans les secteurs industriels précédemment cités pourrait être multipliée par trois d'ici 2050, en raison de la montée des risques de défaut des entreprises exposées au changement climatique. Le coût des provisions pour pertes attendues pourrait également augmenter de façon notable, ce qui serait là encore au détriment des banques et des compagnies d’assurance.
Comment anticiper les effets du changement climatique pour les assureurs ?
Pour mieux se préparer aux futures dégradations de l’équilibre climatique, il est important d’intégrer ces deux ensembles de risques dans les modèles évaluatifs. Par exemple, un assureur qui couvrirait un secteur industriel fortement émetteur de gaz à effet de serre pourrait se retrouver exposé à devoir inclure de nouvelles réglementations environnementales qui limiteraient l’activité de ce secteur.
Même chose du côté des risques physiques, tels que les tempêtes, les inondations ou les sécheresses, même si les effets de corrélation et de causalité entre augmentation de la fréquence/intensité des événements climatiques et augmentation des risques est beaucoup plus directe et évidente. Il faudra tout de même réfléchir à comment ajuster ses modèles d’évaluation des risques et proposer des solutions d’indemnisation adaptées.
Les conséquences et défis entre assurance et événement climatique
Impact financier
On l’a déjà évoqué plusieurs fois mais on ne saurait jamais insister assez dessus : l’impact financier du changement climatique sur les compagnies d'assurance est considérable à long terme.
On le comprend facilement et la logique dicte l’hypothèse suivante : l'augmentation de l’ampleur ou du nombre de sinistres de type catastrophe naturelle entraîne mécaniquement une hausse des coûts d'indemnisation pour les compagnies d'assurance. Ces dernières devront ajuster leurs modèles financiers pour s'assurer qu'elles disposent de réserves suffisantes pour indemniser les assurés.
Confirmant cette hypothèse, le rapport de l’exercice pilote climatique de l’ACPR estime que les primes d'assurance pourraient augmenter de 130 % à 200 % sur 30 ans pour compenser les pertes liées à l’augmentation des sinistres d’origine climatique.
Les assurés, particuliers comme entreprises, figurent parmi les premiers concernés par cette hausse des primes d'assurance. En effet, l’augmentation des montants d’indemnisation est forcément au moins partiellement répercutée quelque part. Notez que, les franchises sont elles aussi souvent réévaluées à la hausse dans les nouveaux modèles financiers pour compenser les coûts croissants des indemnisations.
Adaptation et innovation
Cependant il s’agit là de stratégies réactives et non de mesures préventives. Car pour faire face aux défis posés par le changement climatique, les compagnies d’assurance doivent adapter leurs pratiques et innover. Cela passe notamment par le développement et l'utilisation de technologies prédictives et de modèles climatiques avancés pour relever les défis posés par le changement climatique et, au bout du compte, ajuster les contrats d'assurance en conséquence.
Les assureurs doivent également sensibiliser leurs clients aux risques climatiques et leur proposer des solutions techniques. Par exemple, l’installation de systèmes de protection contre les inondations ou l’adoption de pratiques agricoles durables peut aider à réduire les risques liés aux événements climatiques.
En résumé, oui, les évènements climatiques sont étroitement liés aux assurances. Quant au changement climatique, les experts estiment que s’il a pour le moment un impact modéré sur les montants d’indemnisation que les assureurs doivent mobiliser pour couvrir les dégâts des sinistres d’origine naturelle, les choses pourraient bien changer d’ici une petite trentaine d’années. Les compagnies d’assurance ont donc du temps pour mettre en place des stratégies d’adaptation, à condition bien sûr de s’y prendre dès maintenant.
Chez Matrisk, l'adaptation est déjà au cœur de notre travail quotidien puisque nous sommes spécialisés dans l’accompagnement des entreprises afin de trouver ensemble les contrats d’assurances qui reflètent le mieux les réalités et les besoins de leurs activités. Intéressé.e ? Découvrez-nous !
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À retenir : L’impact des événements climatiques sur les assurances
Délai déclaration sinistre : Comment déclarer un sinistre dû à la sécheresse ?
Pour déclarer un sinistre dû à la sécheresse, contactez d’abord votre compagnie d’assurance dans les plus brefs délais, au maximum dans les cinq jours suivant la constatation des dégâts. Vous devrez remplir un formulaire de déclaration de sinistre et fournir des preuves des dommages (photos, rapports d'expert, etc.). Si un arrêté de catastrophe naturelle est publié, joignez-le à votre dossier. L’assurance prendra en charge l'évaluation et vous proposera une indemnisation selon les clauses de votre contrat.
Quel remboursement en cas d'état de catastrophe naturelle ? (franchise sécheresse etc.)
La prise en charge en cas de catastrophe naturelle dépend de votre contrat d’assurance et de l'arrêté interministériel qui reconnaît l’événement comme tel. L’assurance couvrira généralement les dégâts matériels causés directement par la catastrophe (logements, véhicules, biens mobiliers), après déduction de la franchise légale. Les montants varient selon les dommages, la valeur des biens, et les clauses du contrat.
Quels sont les événements pris en compte et couverts par la garantie catastrophe naturelle ?
La garantie catastrophe naturelle couvre des événements exceptionnels reconnus par arrêté, comme les inondations, glissements de terrain, séismes, coulées de boue, sécheresses et avalanches. Pour que l’indemnisation soit activée, un arrêté interministériel doit reconnaître officiellement l’état de catastrophe naturelle. Les dommages causés par ces événements sur les biens assurés (bâtiments, véhicules, biens mobiliers) seront pris en charge par l’assurance, sous réserve du respect des conditions et franchises spécifiques stipulées dans le contrat.
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